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Les premiers pas sur la Terre de Banks

Un twin otter permet de rejoindre l’île de Banks en vol régulier deux fois par semaine. Nous avons donc quitté Inuvik pour Sachs Harbour le jeudi à 13 heures, par une température de 5°C. Le temps est ensoleillé. Nous ne sommes que tous les quatre dans cet avion que nous venons de charger de nos sacs à dos, à raison de deux par personne. Nous sommes très excités et avons préparé nos appareils photo… C’est fabuleux, le ciel dégagé permet d’apprécier le paysage du Nord Canada, paysage vierge de toute vie humaine, parsemé de nombreux lacs gelés. Puis, apparaît la banquise. Ces immenses morceaux de glace qui se fragmentent font entre un et trois mètres d’épaisseur. C’est la banquise, assez chaotique, laissant apparaître ses eaux libres, qui s’offre à nous. Soudain, la côte apparaît…c’est l’île de Banks, sauvage, légèrement vallonnée, aux couleurs de terre fauve et de neige. Nous sommes assez secoués à l’atterrissage sur un sol de terre battue. A la descente de l’avion, nous sommes saisis par un froid sec, nous nous hâtons de récupérer nos sacs et le pilote remet au personnel de l’aéroport quelques caisses de victuailles pour les habitants du village (œufs, pain longue conservation…). Nous sommes autorisés à monter dans la salle de contrôle tenue par un jeune Inuvialuk pour remplir nos gourdes d’eau et en profitons pour lui demander des renseignements sur les endroits où nous pourrons observer une faune intéressante… Il est très heureux de nous montrer dans sa lunette un troupeau de bœufs musqués qui se trouve environ à cinq kilomètres, le long d’une rivière. La neige est encore omniprésente, la saison ayant une quinzaine de jours de retard.

Le village est situé environ à deux cents mètres en contrebas, et chargés de nos sacs, nous nous y rendons. Dès les premiers pas, nous nous rendons compte de la nature très spongieuse du terrain et nous enfonçons dans les premiers névés. Les Inuvialiut nous réservent un accueil étonné mais très chaleureux. Nous sommes les premiers européens à vouloir fouler leur terre et ils ne sont pas vraiment au courant des formalités administratives. Nous avons installé notre premier camp près du village car nous avons dû attendre le lendemain pour pouvoir signer l’autorisation d’effectuer notre raid de deux semaines.

De Sachs Harbour, nous avons décidé de longer jusqu’aux premières falaises la côte Ouest qui jouxte la mer de Beaufort, avant d’entrer dans les terres, longer la rivière, la traverser, longer les collines et faire ainsi une boucle d’une quinzaine de jours de marche à la découverte de la faune et de la flore d’une partie représentative de cette île de l’archipel du haut arctique canadien.

La température annuelle moyenne est d’environ –14°C avec une moyenne en juillet de +6°C et en août de +1°C et une moyenne hivernale de –30°C. La plaine côtière est formée de sable, de graviers et de galets. Elle se caractérise par un relief vallonné très peu élevé. Les précipitations annuelles varient autour de 150 millimètres. Les terres sont très humides, les rivières très larges et composées de nombreux bras dans lesquelles se jettent beaucoup d’affluents.

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